Drawing Now 2013 : le salon du dessin comtemporain du 11 au 14 avril 2013
Drawing Now, Salon du dessin contemporain 2013
A l'instar d'Art Paris Art Fair, je trouve que Drawing Now s'améliore d'année en année.
On pourrait penser que le dessin se résume à l'utilisation d'une gomme et d'un crayon et que les techniques sont moins diversifiées qu'en peinture.
Evidemment il en est rien. Je suis d'ailleurs très souvent surpris de la précision photographique de certaines oeuvres, aussi bien dans le réalisme que dans
le traitement de l'image. On connaît tous la technique de la chambre optique qu'utilisait Canaletto et qui donnait des vues d'une très grande précision jusqu'à l'infini.
Aujourd'hui, on remarque de plus en plus d'artistes qui jouent sur la profondeur de champ (je pense notamment à Cédric Quissola)
Pour commencer, dans l'espace spécialement dédié aux galeries émérgentes, j'en retiens deux:
La galerie Anouk Le Bourdiec
Anouk frappe très fort en présentant un gamin de 21 ans, The Kid,
(il faut absolument que je signale à Anouk que cela veut dire la même chose en anglais). Ce gamin, donc, mi-brésilien mi-hollandais, est un dessinateur extrêmement talentueux.
Ces grands portraits sont réalisés au stylo-bille. On pourrait s'arrêter là pour juste être ému devant ses oeuvres. Mais allons un peu plus loin dans la narration.
Prenez par exemple ce petit gamin de 12 ans avec un casque de boxeur et qui s'est pris un méchant bourre-pif. C'est pas tant le nez qui saigne qui nous met mal à l'aise.
C'est plutôt tout ce que ses yeux clos ne montrent pas, c'est des trapèzes hypertrophiés et qui ne collent pas sur un corps d'enfant. La suite, dans la vrai vie est que
les parents de ce gosse l'ont forcé à faire des combats de rue. Comme l'enfant refusait il se faisait cogner par les siens jusqu'à ce que, de guerre lasse, il combattit enfin.
Au final il tua son adversaire (du même âge) est est actuellement en train de purger une peine de prison au Brésil. Ah, là on s'marre moins.
Attendez un peu que je vous raconte l'histoire de ces autres gamins tirés tout droit du roman "La cité Dieu" dans un prochain post.
La galerie Vincent Sator
La galerie Vincent Sator, très remarquée sur Art Paris par myFactory. Parmi les artistes représentés, Gabriel Léger qui se réapproprie des images appartenant à l'inconscient collectif non sans nostalgie et dérision. Raphael Denis joue, lui aussi, la carte de l'inconscient collectif en reprenant pour lui et son art, ces bouts de phrases qu'on a entendu des milliers de fois. A la première lecture, elles font sourire, à la seconde, elles paraissent beaucoup moins anodines, du moins c'est comme ça que je le ressent. Celle du "bon curateur" rappelle immédiatement les heures sombres de la seconde guerre mondiale. Celle de Toroni est aussi un bel exemple. Toroni, c'est celui qui fait une douzaine de points de couleur sur fond blanc pour 120 000 euros (attention le prix grimpe s'il y a plusieurs couleurs!) Je déteste son travail et ne manque pas de le signaler dans la rubrique "foutage de gueule" quand l'occasion de présente. Mais à repenser la phrase de Raphaël, combien de fois l'opinion public s'est-elle plantée sur les grands artistes, de Courbet, Rodin, les Impressionistes en passant par Picasso ou Murakami. Toroni est membre du célèbre collectif BMPT (Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier, Niele Toroni). Je peux concevoir, objectivement, que sa démarche radicale de vider la peinture de son sens enrichit l'histoire de l'art. C'est juste pas mon truc.
La galerie Mazel
La galerie Mazel avec Davor Vrankić. Davor, quadra croate, a produit un quadriptyque assez étonnant. On est en plein conte fantastique où tout peut se passer. Chaque panneau est composé de 12 dessins. Il y 4 panneaux. Sachant que chacun des dessins peut-être inter changé avec celui d'un autre panneau mais ayant la même place (c'est à dire la case A1 du panneau 1 avec la case A1 du panneau 2), cela offre 3072 possibilités de présenter l'œuvre selon la galeriste (j'aurais plutôt dit 12x11x10x9 sur 4x3x2 le tout x 4 mais en même temps je rappelle que comme je n'y connaissait rien en math, j'ai fait de la finance). Davor travaille exclusivement à la mine de plomb. Franchement c'est génial. Il aura fallu un an pour préparer ce quadriptyque (mais il a fait d'autres trucs aussi pendant ce temps là). Les 4 panneaux valent 80 000 euros. (2 pour 45 000 mais c'est moins drôle car il n'y a moins de possibilités de changement).
La galerie Christian Berst
La galerie Christian Berst, remarquée à Art Paris elle aussi, revient avec notamment des œuvres de Lubos Plny et d'Alexandro Garcia. Le premier, enfermé dans un hôpital psychiatrique en rentrant de son service militaire, a passé par la suite un diplôme de fossoyeur avant d'être modèle à l'Académie des Beaux-Arts de Prague.
Quant au second, Alexandro Garcia, l'artiste a profondément été marqué par la vision d'extra-terrestres dans son enfance. Depuis il s'attache à retranscrire son univers avec une foule de détails. Il en ressort des compositions très riches. Du coup je me demande ce qu'aurait produit Klein après une rencontre avec des p'tits bonzom verts? Le "Vert" Klein? On ne saura jamais. En revanche il n'est pas trop tard pour d'autres et j'appelle tous les aliens de l'univers de se manifester auprès des artistes référencés dans mes rubriques "foutage de gueule" pour leur donner un coup de main.
La galerie Hadrien de Montferrand
Le galeriste Hadrien de Montferrand nous montre un de mes artistes favoris, Ling Jian. C'est un travail récent de peinture à l'eau qui, bien qu'étant de très bonne qualité, ne remplacera pas pour moi son travail à l'huile (hormis ses bouddhas dont je ne suis pas fan). En tout cas c'est un grand artiste chinois, peu connu en Europe et c'est bien dommage. Au passage j'en profite pour vous dire que j'ai découvert cet artiste d'une façon inattendue car un de ses portraits illustrait le roman de Minh Tran Huy "La double vie d'Anna Song". Restez donc sur vos gardes, art is everywhere!
La galerie Marine Thibault de la Châtre
Comme à chaque foire je continue de boucher petit à petit mes trous de culture artisitque. Ici j'ai (re)découvert le travail de Glen Baxter (en fait je l'avais repéré brièvement l'an dernier à Drawing Now).
L'artiste utilise exclusivement ses crayons de couleurs. Au-delà du trait humoristique de ses dessins, je pense que suis sans doute touché par ce p'tit goût de Tintin en Amérique, pour le 1er, les Dupond(t) pour le 2nd, Le Sceptre d'Ottokar pour le 3ème, Tintin au Congo pour le 4ème et
de nouveau Tintin en Amérique pour les 5ème et 6ème et quant au dernier, le petit détail qui tue, c'est bien la chandelle sur le ballon. Vachement bien. (6 500 e)
Et aussi...
A voir aussi, Steven C. Harvey à la gallerie Nosbaum & Reding avec ses véhicules bien étranges ou la galerie XPO avec, entre autre Cédric Quissola, déjà remarqué à Drawing Now l'an dernier. Et enfin Jean-Louis Aroldo à la galerie Frédéric Lacroix
Commentaires
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Bonjour, je viens de tomber par hasard sur votre article, plusieurs mois après sa parution. Merci de citer mon travail parmi les oeuvres que vous avez pu remarquer dans ce salon. Vous avez fait une petite erreur d'orthographe dans mon nom dans votre introduction, "Quissola" et non "kissola".
N'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions.
Bonne après midi.
Bonjour, je viens de tomber par hasard sur votre article, plusieurs mois après sa parution. Merci de citer mon travail parmi les oeuvres que vous avez pu remarquer dans ce salon. Vous avez fait une petite erreur d'orthographe dans mon nom dans votre introduction, "Quissola" et non "kissola".
N'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions.
Bonne après midi.
Cédric
Rédigé par : Cédric | 04/07/2013 à 05:35
Merci Cédric, erreur corrigée
Rédigé par : elphege | 04/07/2013 à 08:30